Portraits

Lucas

Au nom de ma sœur (et mes frères).

Les espoirs ont été coupés. Pour les uns par un abandon, pour les autres par des coups. Blessures physiques ou morales, les mots et les bleus sont toujours sur notre peau. A la violence de l’inaptitude se rajoute l’ignorance délibérée d’une institution qui s’enlise dans une fabrique de la misère. Mais qui sommes-nous ? Ceux et celles qui sèment l’espoir. Ceux et celles qui sèment le changement. Le bouleversement de ce système qui a broyé nos corps et tut nos rêves.

 

Les Droits. Et la Résilience.

 

Mon histoire est mon étendard. Pour les sœurs et les frères je le porterai. Nous avons grandi dans la brisure, cicatrices sur nos fronts. Si je suis « contre » je suis dans un second temps « pour ». Contre les violences sexuelles, pour la protection intégrale des enfants. Contre cette politique d’accueil inhumaine des exilé-es, pour un accompagnement de qualité, ciblé, inconditionnel et sécurisant.

Contre ce dédain institutionnel dont les enfants placé-es ont tous et toutes été victimes, pour une transformation de l’idée de Famille, et du système de la Protection de l’Enfance, pour l’intégration et l’épanouissement de tous et toutes. Nos bras nous soutiennent, mais si nous les levons, ils élèvent notre voix. Si nos cœurs sont tuméfiés, nous nous les pansons à force de nous entraider. Résilient-es.